La gouvernance une passion

La gouvernance des organisations est un sujet qui ma passionne depuis plus de 20 ans, que ce soit la gouvernance de la FSAQ, organisme pour lequel je suis secrétaire trésorier, de mes propres entreprises (PME) depuis les années '90 ou dans le domaine des technologies de l'information.

Vous trouverez dans cette page différents sujets qui touchent la gouvernance au sens large. 

Toutes les informations qui y sont présentées sont de nature publique et peuvent être retrouvées dans cette sphère. 

Définition de la gouvernance d’entreprise selon la Banque de Développement du Canada (BDC)

https://www.bdc.ca/fr/articles-outils/boite-outils-entrepreneur/gabarits-documents-guides-affaires/glossaire/gouvernance-d-entreprise

La gouvernance d’entreprise consiste à assurer la conduite d’une entreprise de sorte qu’elle soit responsable, équitable et ouverte dans toutes ses relations. C’est le conseil d’administration d’une entreprise qui en est responsable.

L’un des principaux objectifs de la gouvernance d’entreprise est de veiller à ce que les membres de la direction gèrent les finances de l’entreprise de manière efficace et qu’ils agissent toujours dans l’intérêt primordial des parties prenantes (actionnaires, membres du personnel, clientes et clients, fournisseuses et fournisseurs ainsi que créancières et créanciers).

Les entreprises ont souvent leurs propres cadres de gouvernance d’entreprise soit les règles et les procédures pour gérer la conduite de l’organisation. La plupart des entreprises doivent aussi se conformer aux règlements et aux lois externes qui régissent leur industrie ou leur secteur.

Définition de la gouvernance des fournisseurs

Écosystème de gouvernance TI

Écosystème simplifié de gouvernance des TI

La gouvernance des fournisseurs est un sous ensemble de la gouvernance d’entreprise.

L’objectif principal de la gouvernance des fournisseurs est de récoler la pleine valeur des ententes intervenues entre l’entreprise et le fournisseur tout en assurant une gestion des risques inhérents aux conditions d’exécution des ententes.

Définition de la gouvernance des TI

La gouvernance des technologies de l’information, communément appelée TI, a pour objectif d’établir les principes directeurs en termes d’alignements technologiques qui répondent aux stratégies d’affaires de l’entreprise tout en assurant la mitigation des risques et la gestion de la performance.

 

Définition de la gouvernance des fournisseurs TI

Cadre de gouvernance TI

La gouvernance des fournisseurs TI est un sous ensemble aux intersections de la gouvernance des fournisseurs au sens large et des technologies de l’information.  Elle vise donc à assurer la pleine maitrise des opérations relatives aux activités délivrées par le fournisseurs de l’entreprise.  Elle veille donc à ce que les 4 axes de la gouvernance TI soient observés par les fournisseurs.

Axes:

  • Respect des orientations stratégiques de l’entreprise;

  • Livraison par le fournisseur de la pleine valeur des produits et services acquis;

  • Mitigation des risques inhérents aux opérations;

  • Surveillance de la performance du fournisseur.

La gouvernance collaborative... en bref

Les origines, l'Indonésie

Le concept de gouvernance collaborative qui a été initialement développé pour assurer la saine gouvernance des équipes de football junior en Indonésie et est basée sur l’atteinte d’objectifs communs entre les différentes parties prenantes d’une équipe de football junior.

Ce type de gouvernance vise à établir un partenariat ou chaque partie s’engage à travailler au succès de l’autre partie en fonction d’un objectif commun.  Dans le cas des équipes de football indonésiennes c’était de permettre aux équipes de remporter des matchs et les retombées de chacun des matchs gagnés bénéficiaient à tous les partenaires des équipes.

Pour avoir ce niveau de partenariat, il faut qu’il y ait un sain niveau de confiance entre les partenaires et cette confiance est basée sur une transparence entre ceux-ci.

 ***Référence***

Avant d’aller plus loin sur le sujet je vous recommande de lire cet excellent article de Faster Capital sur le sujet :  

https://fastercapital.com/fr/contenu/Collaboration---Gouvernance-collaborative---Le-conseil-d-administration-en-action.html#Cr-er-un-cadre-de-gouvernance-collaborative

***Référence***

La gouvernance collaborative en Indonésie

https://www.researchgate.net/publication/375475088_Collaborative_Governance_Concept_on_Youth_Football_Governance_in_Indonesia

La gouvernance collaborative dans le secteur des TI

Appliquons ce concept aux technologies de l’information et remplaçons les parties prenantes du milieu du football indonésien par la relation de partenariat entre l’entreprise et ses fournisseurs. Comme son nom l’indique, la gouvernance collaborative implique une collaboration étroite entre les partenaires.

Cette collaboration engendrera une plus grande proximité entre les partenaires.  Cette proximité pour être bénéfique pour les partenaires doit être transparentes, structurée et régie par des règles, sinon elle pourrait avoir des effets pernicieux, ce qui serait contraire à l’objectif recherché par les partenaires.

La mise en place d’une gouvernance collaborative est un changement de paradigme par rapport à la gouvernance traditionnelle.  La gouvernance traditionnelle est basée majoritairement sur la relation unidirectionnelle ou le fournisseur fait une reddition sur l’état de ses services rendus au client. 

La gouvernance collaborative veut elle établir une relation bidirectionnelle entre le fournisseur et l’entreprise pour le plus grand bénéfice des deux partenaires.  Pour ce faire, comme mentionne l’article de Faster Capital, il faut des conditions gagnantes, il faut donc:

  1. Établir des objectifs clairs pour les partenaires

  2. Établir clairement les rôles des partenaires

  3. Développer des canaux de communications fluides et efficaces entre les partenaires

  4. Avoir la participation active des partenaires

  5. Avoir des mécanismes mesurables de performance des partenaires

  6. Développer une culture d’adaptabilité et d’innovation

  7. S’assurer du respect des normes réglementaires

À ceci j’ajouterais qu’il faut aussi

  1. Établir des règles claires entre les partenaires

  2. Développer une transparence entre les partenaires

  3. Structurer les communications entre les partenaires

 L’objectif de cette mise en place est d’établir entre les partenaires un climat de confiance qui est constructif.

Les piliers de la gouvernance collaborative

Voici donc les cinq piliers qui permettrons une gouvernance collaborative efficace

  1. La confiance

  2. L’éthique

  3. L’imputabilité

  4. L’engagement

  5. La communication

Pilier 1 : La confiance est basée sur la transparence entre les partenaires.  Cette transparence doit respecter les règles de confidentialité des informations de chacune des organisations mais doit permettre aux partenaires de valider la véracité des allégations de l’autre partenaire. 

Pilier 2 : L’éthique, doit ici guider les actions et les comportements des deux partenaires dans cette relation de gouvernance collaborative, sans cette éthique la collaboration franche et ouverte n’est pas possible et viendra miner la confiance entre les partenaires.

Pilier 3 : L’imputabilité des partenaires est essentielle, car chaque partenaire doit assumer pleinement les responsabilités qui lui incombent en fonction de l’objectif à atteindre.

Pilier 4 : L’engagement des partenaires doit être sans équivoque et sans retenue dans l’atteinte de l’objectif mutuellement convenu.

Pilier 5 : Finalement, la communication doit être claire, fluide, structurée et efficace afin d’éviter les interprétations erronées entre les partenaires.

Le cadre de gouvernance collaboratif

Afin de bien organiser la gouvernance collaborative, les partenaires devront mettre en place un cadre de gouvernance collaboratif. Ainsi ce cadre reposera sur les cinq piliers précédemment cités et il viendra établir les éléments qui régiront la gouvernance.  On y retrouvera, sans s’y restreindre :

  1. La structure de la gouvernance;

  2. Les politiques et les règles régissant la gouvernance;

  3. Les parties prenantes impliquées dans la structure de gouvernance;

  4. Les processus, procédures et instructions qui devront être suivis pour assurer la bonne conduite de la gouvernance;

  5. La liste et la description des outils utilisés pour effectuer la gouvernance.

Dans le monde de la gouvernance traditionnelle on fait référence au cadre opérationnel (Operational framework), ici dans le contexte collaboratif on parlera plutôt du cadre de gouvernance collaboratif.  Dans les deux cas on parle de documents qui ont une portée similaire, car ils sont en quelque sorte des livres de recettes à suivre pour garantir le succès d’une gouvernance qu’elle soit traditionnelle ou collaborative.  Ici je n’irais pas plus loin sur la conception des cadres opérationnels et de gouvernance collaborative car j’y consacrerai plus tard une section complète sur leur élaboration.

L'approche collaborative

Donc en termes de gouvernance des fournisseurs TI, l’approche collaborative rapproche les partenaires dans l’atteinte d’un objectif commun. Habituellement cet objectif est codifié dans l’entente qui intervient entre le fournisseur et l’entreprise.  L’approche collaborative ne remplace pas la lettre de l’entente et ses obligations qui s'y rattache, elle vient plutôt mettre la table pour un climat de collaboration entre les partenaires. 

Certes certaines ententes vont inclure des principes directeurs de gouvernance, mais rarement vont-elles entrer dans le niveau de détail que propose le cadre de gouvernance collaboratif.  En fait cela serait contre-productif que de codifier dans une entente les modalités du cadre, car ce document devra continuellement s’adapter aux réalités évolutives et changeantes de la relation entre les partenaires pendant la durée de vie de l’entente, ce cadre doit donc être flexible et agile.

L’approche collaborative, par sa transparence, stimule un climat d’échange proactifs sur les solutions à apporter aux enjeux entre les partenaires.  La proactivité fait partie de la génétique de cette approche.  Cette proactivité se traduira en gains pour les partenaires, que ces gains soient opérationnels, financiers ou autres.

Adopter l’approche de gouvernance collaborative vient créer de la valeur non seulement pour le client mais pour le fournisseur également, c’est une approche gagnante - gagnante qui amène les partenaires à approfondir la recherche constante de bénéfices stratégiques, financiers et commerciaux.

Votre entreprise est-elle prête pour la gouvernance collaborative ?

Cadre et structure de gouvernance

Le cadre de gouvernance est un document (papier ou électronique) qui contient les éléments suivants :

  • La structure de la gouvernance;

  • L’écosystème de gouvernance;

  • Les parties prenantes impliquées dans la structure de gouvernance;

  • Les politiques et les règles (juridiques, réglementaires, contractuelles et autres) régissant la gouvernance;

  • Les processus, procédures et instructions qui devront être suivis pour assurer la bonne conduite de la gouvernance;

  • La liste et la description des outils utilisés pour effectuer la gouvernance.

Le cadre de gouvernance va également décrire les interrelations entre ses différents éléments qui le compose et explique comment ces éléments s’influencent mutuellement dans l’exécution de la gouvernance.

Pour ce qui est, plus spécifiquement, de la gouvernance de fournisseurs TI, nous avons les mêmes paramètres qui s’appliquent, mais ceux-ci sont contextualisés à la réalité contractuelle de la relation entre le fournisseur et l’entreprise (client).  Car le contrat a préséance sur tous les autres documents (cadre de gouvernance et autres), hormis les lois et règlements des gouvernements qui eux priment sur tout contrat, pouvant même les rendre nuls s’ils y contreviennent.

Référence: https://en.wikipedia.org/wiki/Governance_framework 

La structure de gouvernance

La structure de gouvernance est l’arborescence de la gouvernance, qui habituellement représentée sous forme pyramidale à plusieurs niveaux.  Le nombre de niveaux va différer selon l’ampleur des organisations, l’étendu et la complexité des produits ou services livrés à gouverner ainsi que la multiplicité des parties prenantes impliquées.  Dans cette structure nous retrouverons aussi une arborescence hiérarchique des instances de gouvernance.

Structure de gouvernance

Instances de gouvernance

L’écosystème de gouvernance

L’écosystème de la gouvernance est la cartographie des partie prenantes, individuelles et organisationnelles avec leurs interrelations dans le processus de livraison du produit et/ou service et ceci à l’intérieur des cadres contractuels et légal d’exécution du contrat.

Écosystème de gouvernance

Les parties prenantes

Les parties prenantes sont l’ensemble des intervenants impliqués dans une gouvernance.  Chaque personne qui participe à la gouvernance y est identifié son titre, rôle, fonctions, niveau de participation ainsi que ses coordonnées complètes.

Nature du document

Le cadre de gouvernance est un document qui vient préciser les grands principes directeurs énoncés dans le contrat afin d’en assurer une opérationnalisation efficiente.  Ce document est consensuel et non contractuel.  Et étant donné la nature même des opérations, qui peuvent fluctuer tout au long de la durée de vie du contrat, ce document changera afin de s’adapter aux nouvelles réalités opérationnelles et contractuelles. Il complète le contrat et ne le remplace pas. Selon les cas, il peut être confidentiel à l’entreprise ou partagés en partie ou totalité avec le fournisseur.  Dans ce dernier cas les parties signeront des ententes de confidentialité et non divulgation du contenu du cadre.

L’élaboration du cadre de gouvernance

La coordination de la conception du cadre revient habituellement à la partie prenante qui sera responsable de la bonne conduite de la gouvernance.  Toutefois elle ne travaille pas seule pour élaborer le cadre, elle aura besoin de la participation de l’ensemble des parties prenantes impliquées dans la gouvernance, car chacune de ses parties prenantes représentent des spécialités dont les particularités peuvent échapper au responsable de la gouvernance.  En fait si vous me permettez la comparaison, le responsable de la gouvernance est en quelque sorte un médecin généraliste (omnipraticien) qui travaille en équipe avec des médecins spécialistes pour le plus grand bénéfice du patient.

Le cadre de gouvernance dans une approche de gouvernance collaborative

Dans une approche de gouvernance collaborative, l’élaboration du cadre de gouvernance se fait avec la participation des parties prenantes tant du côté de l’entreprise que du côté du fournisseur.

En conclusion, le cadre de gouvernance est en sorte, le livre de recette à suivre pour gouverner une organisation, un fournisseur ou tout autre entité qui doit être gouverné.

Bon succès dans l’élaboration et la mise en place de votre cadre de gouvernance !

Les étapes de vie d’une gouvernance

Comme mentionné dans mon article sur le cadre et la structure d’une gouvernance, une gouvernance est sans cesse changeante, on pourrait même dire qu’elle est vivante.  C’est cette adaptabilité constante qui fait qu’une gouvernance sera efficiente et pourra faire face à toutes les nouvelles situations, aussi inusitées soient elles.  Ici on fait référence au concept anglo-saxon d’« adapt and conquer » que l’on peut librement traduire en adapter et surmonter.

Une gouvernance est comme un être humain, elle nait, grandit, atteint sa maturité, gagne en expérience puis se termine.  La durée d’une gouvernance peut varier tout dépendant de son ampleur telle que la gouvernance d’entreprise, la gouvernance départementale, la gouvernance sectorielle ou fonctionnelle.  Généralement plus l’objet de la gouvernance sera large plus elle perdurera dans le temps, plus il sera limité plus elle fera l’objet de limitations temporelles.  Évidemment il y aura toujours des situations qui sortent des généralités.

Dans le cas spécifique de la gouvernance de fournisseurs la durée de vie de la gouvernance sera habituellement équivalente à la durée de l’entente contractuelle qui unis le fournisseur à l’entreprise.

Mais peux importe l’ampleur de la gouvernance, on peut généralement séparer en trois phases la vie de celle-ci.

  • Phase 1 : La mise en place de la gouvernance.

  • Phase 2 : L’opération de la gouvernance.

  • Phase 3 : La terminaison de la gouvernance.

Les premières et troisièmes phases sont associées à des activités en mode projet tandis que la seconde phase est associée aux activités opérationnelles.

Si on revient à la gouvernance d’un fournisseur, c’est dans la première phase que le responsable de la gouvernance initie deux activités importantes. 

La première activité est l’appropriation contractuelle. C’est l’étape précurseur à l’élaboration du cadre de gouvernance du fournisseur, ou le responsable de la gouvernance prend connaissance du contrat afin d’en extraire toutes les modalités opérationnelles qui devront faire l’objet d’un suivi lors des gouvernances.

La seconde activité, sera l’élaboration du cadre de gouvernance comme tel.

Dans la seconde phase, le responsable de la gouvernance sera responsable de deux activités.

La première sera l’exécution du cadre de gouvernance, la seconde sera le maintien à jour de ce cadre. Souvenez-vous il est vivant et doit s’adapter aux changements.

Finalement la troisième phase est la terminaison de contrat.  En fait je suis un petit peu menteur, car lors de cette troisième phase on peut aussi entrer dans une reconduction du contrat.  Ici deux scénarios sont possibles. Le scénario 1 qui est une reconduction tel quel du contrat et nous adapterons le cadre de gouvernance en fonction des nouveaux jalons du contrat.  Le scénario 2 est une reconduction avec modification du contrat, dans ce cas nous procéderons à un rehaussement plus ou moins majeur du cadre de gouvernance. 

Mais pour des fins de simplification disons simplement que la troisième phase est la fin de vie de la gouvernance.

Voilà donc de façon sommaire le cycle de vie d’une gouvernance et plus spécifiquement d’une gouvernance d’un fournisseur.

Bon succès dans vos gouvernances !

Le C4ISR et la gouvernance

Sûrement vous vous demandez ce qu’est le C4ISR et qu’est-ce que ça a à voir avec la gouvernance et votre question serait très légitime.  Commençons par démystifier c’est quoi le C4ISR. 

Le C4ISR est un acronyme tiré du secteur militaire qui veut dire « Command Control Communications Computers Intelligence Surveillance and Reconnaissance » que l’on peut librement traduire par Commandement, Contrôle, Communications, Informatique, Renseignement, Surveillance et Reconnaissance.  Prenons chacun de ces mots et regardons en quoi ils peuvent s’appliquer en entreprise.

Commandement est équivalent de direction en entreprise.  La direction doit donner aux employés des alignements et des objectifs clairs tout comme les généraux donnent des objectifs et ordres de missions clairs.

Contrôle fait appel à la notion de maitrise des opérations en entreprise.  Que celles-ci soient techniques, financières, juridiques, et autres, elles doivent faire l’objet d’un contrôle le plus stricte possible pour assurer la pérennité de l’entreprise.

Communications, est le moyen par lequel l’entreprise peux donner les alignements et recevoir une rétroaction.  Pour être efficiente la communication doit être bi-directionnellement fluide via des canaux de communications structurées. La communication est au cœur même des opérations car elle transporte toute l’informations requise pour assurer la bonne gouverne de l’entreprise.

Informatique est le moyen par lequel l’information d’entreprise est entreposée, catégorisée, analysée et circulée au sein de celle-ci.

Renseignement, en entreprise on parlerait plus d’information.  L’information juste et pertinente est essentielle aux prises de décision qui permettent de maitriser les opérations en donnant les alignements stratégiques, tactiques et opérationnels aux ressources de l’entreprise.

Surveillance, ici on se rapproche drôlement de la gouvernance des fournisseurs, car la gouvernance des fournisseurs est avant tout la surveillance de leur performance dans la livraison des produits et services.  Mais dans un contexte plus large d’entreprise, la surveillance est le moyen par lequel ont est en mesure de garantir la maitrise des opérations

Reconnaissance, ce dernier point est intimement lié au renseignement. En fait toutes les ressources de l’entreprise deviennent des observateurs de différents éléments qui peuvent impacter les opérations de l’entreprise et doivent communiquer à la direction des observations.

Mais la gouvernance se situe où dans tout cela ?  Hé bien elle devient un catalyseur des tous les éléments précédemment cités.  L’objectif premier de mettre en place une gouvernance est d’assurer la maitrise des opérations de l’entreprise pour en garantir la pérennité. Elle surveille donc l’efficience des parties prenantes à respecter les obligations qui leur incombent.  Ces obligations visent à réaliser les alignements et objectifs de l’entreprise.  Pour ce faire la gouvernance utilise la circulation bidirectionnelle structurée d’information.  Donc les éléments du concept C4ISR deviennent au cœur même d’une gouvernance saine et efficiente.

C’est drôle de constater comment les concepts sont le mêmes que ce soit pour diriger une armée ou une entreprise. Seuls les objectifs diffèrent… Mais sont-ils vraiment différents ?  L’entreprise veut assurer sa pérennité et celle de ses employés et l’armée veut elle assurer la pérennité d’un pays et de sa population…

Comment mettre en place une gouvernance d’un fournisseur

Comme je le mentionnais dans mes articles précédents, la mise en place d’une gouvernance d’un fournisseur se résume en deux grandes activités, une bonne préparation et quelques tâches et sous-tâches.

L’approche Agile dans la mise en place

Afin de rendre cette mise en place plus facile, je vous suggère une approche agile avec de courts livrables et des petits « sprints » de travail de deux à trois semaines chacun.  L’approche agile vous permettra des réalignements lors de la mise en place si le contexte vient à changer en cours de route.

La préparation de la mise en place

Afin de vous préparer à mettre en place une gouvernance vous devrez commencer par réunir tous les documents relatifs au fournisseur ainsi qu’aux produits et services acquis par l’entreprise.  Ceci inclus, tous les documents contractuels, les offres de service, les prospectus publicitaires et tous les autres documents qui décrivent les produits et services acquis.

Dans un second temps vous devrez décider de L’endroit et sous quelle forme seront hébergés les documents relatifs à la bonne conduite de la gouvernance.  Ici vous devrez porter une attention particulière sur la confidentialité des documents pour en assurer une utilisation conforme aux normes d’entreprise et aux législations.

La première activité, la compréhension du contrat

La compréhension du contrat est le premier geste à poser afin de comprendre toutes les modalités dans lesquelles les produits et services seront livrés par le fournisseur ainsi que leurs caractéristiques.  Vous devrez donc faire une lecture détaillée de l’ensemble de la documentation afin d’en extraire les informations pertinentes. Pour vous guider voici quelques questions à se poser lors de la lecture des documents :

Qui ? Le qui vise à établir la liste détaillée des parties prenantes impliquées dans la future gouvernance.  Évidemment il y aura les signataires du contrat, mais il y beaucoup plus que cela, il y aura la liste de toutes les personnes qui auront à jouer un rôle dans la conduite de la gouvernance avec leurs coordonnées complètes, leurs titres et leur fonction au sein de leurs entreprises respectives.  Cette compilation des parties prenante servira dans la construction des instances de gouvernance, de l’écosystème de gouvernance et dans les processus d’escalade techniques et administratives du cadre de gouvernance.

Quoi ? Le quoi vise à établir la description détaillée des produits et service acquis ainsi que les interactions entre ces produits et services.  Cette description servira dans la construction de l’écosystème de gouvernance.

Où ? Le où vise à établir à partir de quel endroit seront livrés les produits et services du fournisseur.  On y retrouvera les adresses des sièges sociaux des parties prenantes dans la livraison des produits et services ainsi que de tous les points de services impliqués.  Cette information sera importante car elle déterminera quelles sont les juridictions législatives qui s’appliqueront dans l’exécution du contrat.  Ces informations viendront alimenter le cadre légal de l’écosystème de la gouvernance. 

Quand ?  Le quand vise à établir toutes les dates ou délais jalons du contrat, par exemple la date signature, la date de mise en service des produits et services acquis, la date de renouvellement du contrat, la date de résiliation du contrat, la date de terminaison du contrat ou toute autres dates stipulées dans le contrat.  Ces informations serviront à construire les processus, procédures et instructions qui devront être suivies dans la bonne conduite de la gouvernance et dans l’exécution conforme du contrat.

Comment ? Le comment est la question centrale et à laquelle on déclinera une série de sous questions qui viseront à détailler les modalités de livraison des produits et services par le fournisseur.  On y retrouvera, sans s’y restreindre, les points suivants :

  1. Description des niveaux de services applicables (exemples : taux de disponibilité des produits et services, taux de réponses et prise en charge des incidents, etc.) ;

  2. Descriptions des obligations contractuelles opérationnelles applicables autres que les niveaux de services (exemple : continuité des affaires, entiercement, etc.) ;

  3. Description des conditions opérationnelles contractuelles applicables (exemple : sécurité, conformité, changements, gouvernance, etc.);

  4. Description des modalités techniques et administratives prévue au contrat de livraison des produits et services;

  5. Toutes autres clauses de nature opérationnelles prévue au contrat ayant un impact sur la livraison des produits et services par le fournisseur qui doit faire l’objet d’une surveillance.

Ces informations serviront à plusieurs niveaux dans la construction du cadre de gouvernance du fournisseur.

Combien ? Le combien vise à établir les paramètres financiers associés avec livraison des produits et services.  Combine coûte le service, quels sont les budgets attribués et leur consommation, quel sont les crédits auquel L’entreprise a droit, etc.  Ces informations viendront bonifier l’écosystème de la gouvernance ainsi que les points de contrôle financier de celle-ci.

Les réponses à ces questions seront classifiées et cataloguées dans un document qui sera un sommaire opérationnel du contrat afin de préparer la construction du cadre de gouvernance.

La seconde activité, la construction et la mise en place du cadre de gouvernance du fournisseur

Objectif du cadre de gouvernance

Le cadre de gouvernance vise à assurer la bonne exécution des obligations contractuelles dans une optique de maîtrise complète des opérations par les parties prenantes au contrat.

Structure de gouvernance

La première décision à prendre est la détermination de la structure de gouvernance. Il est possible que celle-ci soit décrite dans le contrat, alors il faut simplement documenter la structure dans le cadre de gouvernance et la mettre en place.  Dans le cas contraire, il faudra évaluer et déterminer quelle est la structure et l’intensité de gouvernance requise. Pour faire cette évaluation il faudra considérer quelques éléments comme :

  1. À que point le produit ou le service acquis est essentiel aux opérations de l’entreprise.  C’est-à-dire, si le produit ou service acquis devient dysfonctionnel, quel est l’impact sur les opérations et sur la viabilité de l’entreprise.

  2. Quelles sont les ressources que l’entreprise peut consacrer à la bonne conduite de la gouvernance.

  3. Quels sont les risques associés au fournisseur ou à ses produits et service acquis.

Les réponses aux questions précédentes viendront expliquer la structure et l’intensité de la gouvernance retenue.

Instances de gouvernance

Une fois la structure et l’intensité de la gouvernance déterminée vous devrez construire les instances de gouvernance, soit les comités de gouvernance.  Vous devrez déterminer le nombre de comités, la hiérarchie des comités et les champs de compétence de chacun des comités. 

Pour chaque comité vous devrez également déterminer :

  • Le nombre de participants, leurs rôles et leur provenance;

  • La compétence du comité et l’étendu du pouvoir décisionnel du comité;

  • La structure du comité, qui en est responsable, qui le préside, etc.

  • Quels sont les documents qui seront utilisés et quel est l’agenda du comité afin de s’assurer de son déroulement organisé, efficient et structuré;

  • Quel est la fréquence, la durée du comité;

  • Comment aura-t-il lieu, en virtuel ou en présentiel ou de façon hybride;

  • Dans les cas de rencontre en présentiel, où sera le lieu de rencontre;

  • Ainsi que toutes autres modalités pouvant impacter le bon déroulement du comité.

Écosystème de gouvernance

Sommairement l’écosystème de la gouvernance, est la cartographie détaillée de toutes les parties prenantes (individuelles ou corporatives), des systèmes (produits et services) et des processus qui ont un rôle à jouer dans la livraison du produit et/ou du service.  Cette cartographie présente toutes les interactions entre systèmes eux-mêmes et les parties prenantes qui assurent le bon fonctionnement de ces systèmes et les processus inhérents et satellites au bon fonctionnement du produit et/ou service acquis. La cartographie, sera donc plus ou moins élaborés selon la complexité des interactions qui soutiennent le bon fonctionnement du produit et/ou service acquis.

Processus de conduite de la gouvernance

Pour assurer la bonne conduite d’une gouvernance, il lui faut des règles claires de fonctionnement.  C’est ici que l’élaboration de processus solides, flexibles et adaptables viendront décrire les activités inhérentes au bon fonctionnement de la gouvernance.  À titre d’exemple de processus, dans l’organisation et le déroulement d’un comité X, on y précisera, entre autres, qui fait quoi et à que moment.  Ces processus seront habituellement présentés sous format de schémas de style Microsoft Visio avec un descriptif plus ou moins court pour chaque processus. Un autre exemple est le processus d’escalade technique ou administratif, où l’on schématisera qui communique avec qui dans telles ou telles autres situations.

Procédures et instructions de conduite de la gouvernance

Une fois les processus documentés, il va falloir « descendre » à un niveau de précision additionnel afin de décrire les gestes concrets qui doivent être posés à l’intérieur de chaque activité du processus, c’est à ce niveau que les procédures et instructions prennent tout leur sens.

La planification et l’échéancier de mise en place

La mise en place d’une gouvernance peut aller que quelques semaines à plusieurs mois, tout dépendant de la complexité de la structure et des instances de gouvernance à construire et mettre en place.  La mise en place de la gouvernance fait habituellement parti du projet d’intégration des nouveaux produits et/ou services acquis par l’entreprise et prend fin avec la mise en service, ou mise en production, de ceux-ci. 

Référence: https://en.wikipedia.org/wiki/Governance_framework

Toujours vivant !

Une chose à retenir… une gouvernance est toujours vivante, elle change et évolue continuellement au rythme des changements organisationnels, contractuels, structurels et fonctionnels.  Votre cadre de gouvernance sera tout aussi évolutif et ce que vous aurez mis en place pour le jour J de la mise en production sera probablement différent un an plus tard.  Votre travail de responsable de la gouvernance sera de faire évoluer votre cadre conséquemment à la suite de sa mise en place initiale.

 

Bonne mise en place !

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